Voir une aurore boréale est déjà un moment rare. Mais en capturer deux, en seulement deux jours, ici même en Bretagne, relève presque du miracle. C’est pourtant ce qui m’est arrivé à Saint-Malo et ses alentours. Ces nuits resteront gravées dans ma mémoire de photographe : entre patience, météo capricieuse et émotions brutes. Dans cet article, je vous raconte mon expérience et je partage quelques conseils pour observer et photographier ce phénomène exceptionnel dans notre région.
Quand on pense aux aurores boréales, on imagine souvent la Norvège, l’Islande ou la Finlande. Pourtant, il arrive que ce spectacle s’invite beaucoup plus au sud, jusque sur les côtes bretonnes. Ces apparitions sont liées à des tempêtes solaires qui envoient des particules chargées vers la Terre. Quand elles entrent en contact avec notre atmosphère, elles créent ces voiles colorés qui illuminent le ciel. En Bretagne, c’est un phénomène rare, mais pas impossible : il survient lors de fortes activités solaires et d’un ciel suffisamment dégagé. Autant dire que chaque observation est un moment unique à savourer.
Tout a commencé grâce à des passionnés d’astrophotographie qui partageaient une alerte sur Instagram : des aurores boréales étaient visibles en Bretagne. Je n’ai pas hésité une seconde et j’ai pris la route de Saint-Suliac, un petit village près de Saint-Malo. Après plus d’une heure de marche dans la nuit sans rien distinguer, le doute s’est installé. Je décide de faire demi-tour, un peu découragé. Mais avant de rejoindre ma voiture, je tente une dernière photo. Et là… merveille : l’écran de mon appareil révèle des lueurs rouges dans le ciel. L’émotion est instantanée, je crie de joie. Ce moment restera gravé comme ma toute première rencontre avec une aurore boréale en Bretagne.
Deux jours après ma première aurore, un nouvel épisode était annoncé. Cette fois, direction la plage de la Guimorais. Mais en Bretagne, la météo est rarement clémente : pluie, nuages, averses à répétition. J’installe mon trépied, je fais des allers-retours jusqu’à ma voiture pour m’abriter, et je patiente. Rien ne semble se montrer. Puis soudain, une percée dans les nuages dévoile des lueurs roses incroyables. Une deuxième émotion intense en seulement deux jours, au même endroit, sur la côte d’Émeraude. Comme un cadeau du ciel, inattendu et fugace.
Assister à une aurore boréale en Bretagne demande une part de chance, mais aussi un peu de préparation. Voici quelques conseils utiles si vous souhaitez tenter l’expérience :
Surveillez les alertes : plusieurs applications et sites spécialisés (comme Aurora Forecast) ou encore les communautés de passionnés sur les réseaux sociaux préviennent en cas de forte activité solaire.
Cherchez un horizon dégagé vers le nord : les aurores sont plus visibles dans cette direction. Des lieux comme Saint-Suliac, la Guimorais, la Pointe du Grouin ou la Côte d’Émeraude sont de bons spots.
Fuyez la pollution lumineuse : éloignez-vous autant que possible des villes et des lampadaires pour maximiser vos chances.
Soyez patient… et habillé chaudement : les aurores apparaissent parfois de façon brève, et la météo bretonne impose souvent d’attendre entre deux averses.
Avec ces précautions, vous augmenterez vos chances de vivre ce moment unique, même si la magie du ciel reste toujours imprévisible.
Photographier une aurore boréale est un défi passionnant : la lumière est faible, les couleurs sont parfois discrètes à l’œil nu, mais l’appareil photo sait les révéler. Voici quelques conseils pour réussir vos clichés :
Un trépied solide : indispensable pour les poses longues et éviter tout flou.
Un objectif grand angle lumineux : idéalement f/1.4 à f/2.8 pour capter un maximum de lumière et englober le paysage.
Réglages de base : ISO entre 1600 et 3200, ouverture large, temps de pose de 5 à 10 secondes (à ajuster selon la luminosité).
Faites confiance à l’appareil : l’œil humain perçoit mal les teintes, mais le capteur révèle des rouges, verts ou roses invisibles en direct.
Multipliez les essais : chaque déclenchement est une chance de capturer une variation différente de l’aurore.
Ces réglages sont une base : chaque nuit, chaque ciel a sa propre ambiance. Le plus important reste d’être prêt, patient et de profiter du moment.
En l’espace de deux nuits, j’ai eu la chance incroyable de capturer deux aurores boréales en Bretagne, d’abord à Saint-Suliac puis à la Guimorais. Des instants rares, imprévisibles et profondément émouvants. Ils rappellent que le ciel breton, souvent capricieux, peut aussi offrir des spectacles inoubliables. Que vous soyez passionné de photo ou simple curieux, ces moments méritent d’être vécus, ne serait-ce qu’une fois dans une vie.
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